Nephro World Cup : Angleterre- Japon
L’article du Japon, par notre Envoyé Spécial Christophe Masset :
Le ralentissement de l’IRC est un des objectifs prioritaires en Néphrologie. Récemment, 2 essais cliniques internationaux (EPPIC 1 et 2) ont évalué l’efficacité de l’AST-120 (charbon absorbable qui diminue les toxines urémiques en impactant le microbiote) pour lutter contre la dégradation de la fonction rénale chez les patients IRC. Ceux-ci se sont révélés négatifs, cependant la progression d’IRC était particulièrement lente dans le groupe Placebo.
Schulman et al. ont analysé les facteurs de risque de progression d’IRC dans le groupe Placebo d’EPPIC, qui étaient la présence d’hématurie et/ou un rapport UP/UCr > 1. Dans cette sous-population, ils ont conduit une analyse post hoc des données d’EPPIC 1 et 2 en reprenant le même critère de jugement principal (doublement de créatinine et/ou mise en dialyse et/ou transplantation). Ainsi, l’AST-120 (n=236) ralentissait la progression de l’IRC chez les patients à risque, recevant un traitement par IEC ou ARA2 en comparaison au traitement placebo (n=238), (HR= 0, 74 ; IC95 0,56–0,96). De plus, la baisse de eDFG était moins importante dans le groupe AST-120 que dans le groupe Placebo (p=0,035).
Les résultats de cette étude Japonaise sont intéressants par 2 points de vue. Premièrement, ils remettent en lumière l’AST-120 comme potentiel outil thérapeutique supplémentaire dans la lutte contre l’IRC. Secondairement, ils appuient le fait que l’évolution de l’IRC reste encore aujourd’hui mal connue, et que l’utilisation de simples tests urinaires permet d’identifier les patients avec un risque de progression plus important. Ceci souligne la nécessité d’identifier les populations à risque, et l’importance de découvrir de nouveaux biomarqueurs pour évaluer la progression de l’IRC.
En conclusion, même si le Japon reste un outsider footballistiquement parlant, nul doute qu’il saura se sortir de ce match piège face à l’Angleterre !
L’article de l’Angleterre, par notre envoyé spécial Louis de Laforcade :
L’oeil de l’expert, par Dominique Guerrot :
Angleterre-Japon: C’est cette année ou jamais pour les anglais ! A mon avis ils ne seront pas loin du titre. Leur projet sur la simulation en hémodialyse est parfaitement dans le vent et pourrait les amener aussi loin qu’Harry Kane. Bel effort des Japonais, avec un sujet s’intéressant, via une analyse post hoc, aux effets de l’adsorption de toxines urémiques par le composé AST-120 sur la progression de l’IRC. Ce travail discutable ne suffira pas pour impressionner les foules à mon sens. « Three lions on a shirt, Jules Rimet still gleaming… »