BJN#175 – BJN spéciale congrès de la SFNDT !
Le Club des Jeunes Néphrologues organisait cette année au congrès online de la SFNDT sa session autour des défis que va rencontrer le néphrologue du futur : Session CJN Challenges 2050 Congrès SFNDT.
Yosu Luque, Néphrologue à Paris, était présent en tant que membre du bureau du Club des Jeunes Néphrologues et il nous résume les points importants de cette session passionnante !
La session était modérée par des néphrologues du CJN Belge (Antoine Bouquegneau), CJN Maroc (Ryme Elharraqui) et CJN France (Yosu Luque).
Le Dr. Dominique Bertrand (CHU Rouen, France) a présenté les défis en transplantation rénale. Il a montré les résultats des inhibiteurs de la co-stimulation (bélatacept et iscalimab) dans le but de réduire l’exposition aux anti-calcineurines. D’autres molécules sont à l’épreuve pour le défi concernant l’immunité humorale et le rejet comme le daratumumab, imlifidase (IdeS), tocilizumab, carfilzomib. L’immuno-monitorage est un autre challenge avec des résultats prometteurs des ELISPOT et l’analyse des lymphocytes B mémoire donneur spécifiques. Enfin, de grandes avancées sont actuellement faites dans le champ des biomarqueurs de rejet sur sang périphérique et des scores prédictifs de la survie du greffon (iBox). Enfin, un défi essentiel reste l’augmentation du nombre de greffons avec pour cela une réflexion sur les critères d’acceptation (Aubert et al, JAMA Int Med 2019) mais aussi des espoirs du côté de la xéno-transplantation et de la conception du rein bio-artificiel.
Le Pr. Sophie de Seigneux (HU de Genève, Suisse) a présenté deux des défis en recherche : le « single cell transcriptomics » et les organoïdes. Ces techniques émergent dans tous les champs de la recherche en médecine dont la néphrologie. Le single cell RNA sequencing et le single nucleus RNA sequencing permettent d’identifier des cellules, et de suivre des processus spécifiques d’une population cellulaire. La maîtrise de la bio-informatique est capitale pour analyser les données. Les organoïdes rénaux sont des outils intéressants qui permettent de modéliser certaines maladies et de réaliser de la médecine personnalisée. Il demeure une importante variabilité et des limitations d’emploi importantes pour le moment, mais les 5 dernières années ont montré une avancée importante dans le domaine.
Le Pr Laurent Mesnard (CHU Tenon, AP-HP.Sorbonne Université, Paris, France) a présenté les défis de la génomique numérique qui est en grand développement à l’heure actuelle en médecine. En effet, les informations produites par les examens génétiques de type whole exome et whole genome sont nombreuses. La sécurité des données est un élément déterminant notamment pour les structures académiques car uniquement 80 marqueurs génétiques suffisent à identifier un individu. Une attention particulière est portée sur les sites de généalogie online qui peuvent conduire à la perte de sécurité des données génétiques.
Le Dr. Cécile Legallais (Laboratoire de Biomécanique et Bioingénierie, Université de Technologie de Compiègne, CNRS) nous a présenté le concept de « Green Dialysis » ou Dialyse verte. En effet, les ressources en eau sont limitées ou d’accès difficile dans certains pays et l’hémodialyse est une technique qui en consomme de grandes quantités. La « Green Nephrology » est un sujet en grand développement à l’heure actuelle dans différents pays d’Europe et le sujet est aussi actuel en France afin de réduire l’impact environnemental de l’hémodialyse. Il n’existe pas de directives globales à ce sujet pour le moment. La qualité de l’eau issue de la boucle d’osmose inverse est assez constante et propice à une réutilisation. Le Dr Legallais travaille sur la mise au point d’une technique d’électrodialyse qui permet à coût faible de dessaler l’eau issue des dialyseurs pour la réutiliser.