BJN #27 : La transplantation à tout âge
Are Octogenarians With End-Stage Renal Disease Candidates for Renal Transplantation?
Les recommandations HAS de 2015 sur l’accès à la liste de transplantation rénale ont fixé une limite d’âge tardive pour la CI à la transplantation à 85 ans. Cet article rétrospectif publié récemment dans Transplantation s’intéresse aux patients octogénaires transplantés à Oslo en Norvège entre 1983 et 2015. Tous les patients âgés de plus de 79 ans ont été pris en compte et ont été comparés aux patients transplantés âgés de 70 à 79 ans.
129 patients de plus de 79 ans ont été mis en dialyse au cours de la période, 53 patients ont été inscrits sur liste d’attente dont 47 patients ont été transplantés avec un âge médian de 80,1 ans (79,1-83,6). Le tableau 1 montre les caractéristiques des patients qui étaient comparables alors que la figure 1 montre les courbes de survie des greffons et des patients.
La survie est (logiquement) moins bonne dans le groupe des patients âgés de plus de 80 ans mais la survie de 4,7 ans semble acceptable selon les auteurs. La survie a été meilleure dans cette étude chez les patients traités par MMF vs AZA et par Basiliximab vs ATG ; à noter que les taux résiduels de CNI était ciblés entre 3 et 7 au cours de l’étude.
Cette étude n’a pas comparé les patients transplantés aux patients dialysés. Dans une précédente étude (Heldal and al., NDT, 2010) chez des patients âgés de 70ans et plus comparant la survie des patients transplantés vs les patients dialysés, il avait été montré que la survie des patients était initialement moins bonne (du aux complications post-opératoires) mais qu’elle était ensuite meilleure à partir de 2 ans et demi après la transplantation.
En conclusion, d’après les auteurs et ce malgré un effectif faible, proposer la transplantation à des patients de plus de 80 ans semble légitime au vu de la survie des greffons sous réserve bien entendu d’un bilan pré-transplantation le permettant mais également d’une motivation avérée du patient compte-tenu des risques liés à la période post-opératoire. La discussion autour des critères d’éligibilité de ces patients et d’un protocole d’immunosuppression particulier garde néanmoins toute sa place.