BJN# 34 : Deux anti-agrégants valent-ils mieux qu’un en hémodialyse ?
Dual Antiplatelet Therapy and Clinical Outcomes after Coronary Drug-Eluting Stent Implantation in Patients on Hemodialysis
– Il s’agit d’une étude menée à Taiwan, cas-contrôle, portant au sein de patients dialysés ayant bénéficié de la mise en place d’un stent actif sur les coronaires, puis traités avec aspirine 100mg et clopidogrel 75mg, analysés selon la durée de la double anti-agrégation.
– Les critères principaux sont le décès ou un syndrome coronarien aigu et les secondaires : AVC ischémique, revascularisation coronarienne et saignements majeurs.
– 808 patients ont été répartis selon une durée de moins ou plus de 6 mois de traitement par bithérapie, puis traités en analyse cas contrôles matchés avec un même patient sur sexe, âge, ancienneté de dialyse et durée de suivi repartis selon la survenue du critère primaire ou l’absence d’événement (n=328 patients dans chaque bras).
– Résultats : Apres un suivi moyen de 1,7 ans : la survie est de 82%, 58%, et 39% respectivement à 1,3 et 5 ans après implantation d’un stent actif.
En analyse stratifiée : le risque de décès et de SCA est significativement plus bas de 1 à 90 jours, (adjusted OR 0,16), et de 91 à 180 jours (adjusted OR 0,16) après implantation d’un stent actif. Par contre au delà de 181 jours et jusqu’à 365 jours, l’OR est non significatif.
De l’analyse en landmark la bithérapie de moins de 6 mois et de plus de 6 mois présentent des risques similaires en terme de décès et IDM (adjusted HR 0,87), de même que pour les critères secondaires revascularisation, saignement sévère et AVC ischémique.
– En conclusion, chez l’hémodialysé pas d’argument pour poursuivre une bithérapie anti-agrégante au delà de 6 mois après mise en place d’un stent actif.
Merci à Clotilde Muller (Néphrologue Clinique Saint Anne Strasbourg, Comité Scientifique du CJN) pour cette synthèse bibliographique. Vous aussi, n’hésitez pas à nous envoyer vos lectures !