BJN # 43 Un régime pauvre en calcium protège-t-il des lithiases?
Comparison of two diets for the prevention of recurrent stones in idiopathic hypercalciuria
Cette étude a été réalisée afin d’évaluer l’efficacité du régime pauvre en calcium pour les patients avec une maladie lithiasique rénale sur hypercalciurie idiopathique. Les deux groupes randomisés de 60 hommes, ayant eu au moins 2 épisodes de calculs, ont été soumis soit à un régime normal en calcium (1200 mg/j) associé à un régime pauvre en protéines et en sel; soit un régime pauvre en calcium (400 mg/j) pendant 5 ans. Le critère analysé était la survenue d’un nouvel épisode de colique néphrétique et/ou la constatation radiologique d’au moins un calcul par échographie ou ASP (le patient arrêtant alors l’étude).
On constate une augmentation significative du risque de récidive lithiasique de l’ordre de 50 % en cas de régime pauvre en calcium, en particulier favorisée par l’augmentation de l’oxalurie (l’oxalate alimentaire n’étant plus complexé dans le tube digestif par du calcium alimentaire). Dans ce groupe, la diminution des apports sodés et protidiques s’accompagne également d’une réduction de la calciurie, supérieure au groupe « pauvre en calcium ». Les résultats ont également été catégorisés en 4 sous groupe de « faible » et « fort » risque de récidive (selon l’activité lithiasique antérieure) et trouvés similaires.
Il faut prendre en compte dans cette étude l’association des restrictions protidiques et sodés dans le groupe en régime normal en calcium (natriurèse/2 par rapport au groupe pauvre en calcium), et les possibles problèmes d’observance du régime sur cette longue période de 5 ans (observance uniquement évaluée sur des recueils urinaires annuels).
En conclusion : En cas de lithiase sur hypercalciurie idiopathique, il ne faut pas proposer une réduction des apports calciques (ce qui augmenterait l’oxalurie) mais limiter les apports sodés et protidiques (ce qui diminuera la calciurie).
Merci à Lucile Figueres (Néphrologue à l’HEGP, Comité Scientifique du CJN) pour cette synthèse bibliographique. Vous aussi, n’hésitez pas à nous envoyer vos lectures !