BJN spéciale SFT juniors #4: un traitement contre la fibrose?
En 2024, la SFT juniors a pu proposer des bourses pour que des jeunes médecins et scientifiques impliqués en transplantation d’organe puissent aller présenter leurs travaux à l’ESOT 2024 à Athènes.
En collaboration avec la SFT juniors, les récipiendaires de ces bourses vous proposent cette semaine une série de résumés de communications auxquelles ils ont pu assister à l’ESOT. N’hésitez pas à vous informer sur la SFT juniors!
Pour commencer la semaine, Erwan Morgand, de Paris, nous rapporte une communication de Shengbing Li, du Transplant institute de Rotterdam:
Modeling kidney fibrosis and exploring the anti-fibrosis activity of membrane particles generated from mesenchymal stromal cells in kidney organoids
Contexte :
La fibrose rénale est définie par une synthèse de matrice extracellulaire et peut mener à la perte de fonction rénale. Elle peut notamment être induite par l’inflammation et l’ischémie et son traitement est actuellement très limité. L’utilisation d’organoïdes rénaux humains constitue une piste prometteuse pour l’étude in vitro de la fibrose rénale ainsi que pour la recherche de solutions thérapeutiques. Les cellules stromales mésenchymateuses ont des propriétés antifibrotiques mais leur potentiel thérapeutique est limité à cause de leur courte survie post-administration. L’utilisation de particules membranaires (PMs) exprimées par ces cellules représente une alternative crédible. En conséquence, Li et al. ont cherché à développer un modèle d’organoïde fibrotique rénal afin d’étudier les propriétés antifibrotiques des PMs.
Méthodes :
Pour cela, les auteurs ont cultivé de organoïdes rénaux dans des conditions d’ischémie (1% O2) et d’inflammation (IL-1β). En parallèle, ils ont isolé des MP à partir de cellules stromales mésenchymateuses qu’ils ont ajouté au milieu de culture des organoïde pendant 4 ou 14 jours.
Résultats :
Suite à la culture d’organoïdes en condition ischémiques et inflammatoires, une augmentation de l’expression des gènes codant le collagène de type 1A1+ (COL1A1) et le TGF-β a été observée, associée à une augmentation de cellules exprimant les protéines COL1A1 et α-SMA (α-smooth muscle actin), connues pour induire la fibrose. Suite au traitement de ces mêmes organoïdes par des PMs, une diminution de l’expression de TGF-β et de cellules COL1A1+ et α-SMA+ a été observée.
Perspectives :
Li et al. ont développé un modèle d’organoïde fibrotique rénal qui a permis de mettre en évidence le potentiel antifibrotique des PMs. Ce modèle d’organoïde pourra être utilisé pour des futures études portant sur la fibrose rénale, alors que les PMs pourraient par la suite devenir une option thérapeutique pour traiter la fibrose rénale