Les jeunes Néphrologues publient #11 : Screening for intracranial aneurysms in autosomal dominant polycystic kidney disease is cost-effective.
Le CJN s’attache à mettre en avant les travaux scientifiques de ses membres et de la jeune génération néphrologique. Nous relayons ici l’article de Adrien FLAHAULT et son équipe (Paris, Hôpital Necker-Enfants Malades), dans Kidney International. Félicitation à eux pour ce beau travail!
Screening for intracranial aneurysms in autosomal dominant polycystic kidney disease is cost-effective
Adrien Flahault1,2 , Denis Trystram3 , François Nataf4 , Marie Fouchard1 , Bertrand Knebelmann1 , Jean-Pierre Grünfeld1 and Dominique Joly1,5
1 Université Paris-Descartes, Faculté de Médecine, AP-HP, Service de Néphrologie, Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, France; 2 College de France, Laboratory of Central Neuropeptides in the Regulation of Body Fluid Homeostasis and Cardiovascular Functions, CIRB, INSERM U1050, Paris, France; 3 Université Paris-Descartes, INSERM UMR 894, Service de Neuroradiologie, Centre Hospitalier Sainte-Anne, Paris, France; 4 Université Paris-Descartes, INSERM UMR 894, Service de Neurochirurgie, Centre Hospitalier Sainte-Anne, Paris, France; and 5 Investigation Network Initiative, Cardiovascular and Renal Clinical Trialists, Paris, France
https://doi.org/10.1016/j.kint.2017.08.016
La rupture d’anévrisme intracrânien (AIC) est une complication grave de la polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD). A ce jour, d’après les recommandations KDIGO, le dépistage des AIC dans la PKRAD doit être réservé aux patients ayant au moins un antécédent familial d’AIC, à ceux exerçant une profession considérée à risque ou à ceux qui demandent le dépistage malgré une information complète. La question du dépistage systématique des AIC chez tous les patients PKRAD se pose aujourd’hui, et nous avions préalablement montré que les pratiques des néphrologues francophones divergent à ce propos.
Nous avons évalué le risque anévrismal dans une étude de cohorte monocentrique de 495 patients PKRAD recrutés consécutivement et soumis à une stratégie de dépistage ciblé, tel qu’il est recommandé par les KDIGO. L’angio-IRM (ARM) cérébrale de dépistage a été proposée à 110 patients avec un antécédent familial d’AIC (groupe 1), tandis qu’il n’était pas dans notre intention de réaliser un dépistage chez 385 patients sans risque familial identifié (groupe 2). Les résultats de l’ARM, le traitement préventif des anévrismes, la survenue de rupture d’anévrisme et le rapport coût / efficacité des différentes stratégies de dépistage on été analysées rétrospectivement.
Au cours d’une durée médiane de suivi de 5,9 ans, cinq patients ont présenté une rupture d’AIC, sans entraîner de décès (taux d’incidence de 2,0 (0,87-4,6)/1000 patients-années). Dans le groupe 1, 90% des patients ont fait l’objet d’un dépistage ; un AIC non rompu a été dépisté chez 14 d’entre eux, dont 5 ont été traités préventivement. Un patient du groupe 1 a présenté une rupture d’un AIC dépisté, malgré une surveillance radiologique rapprochée. Dans le groupe 1, 21% des patients ont fait l’objet d’un dépistage ; un AIC non rompu a été dépisté chez 5 d’entre eux, dont 1 a été traité préventivement. Quatre ruptures d’AIC sont survenues dans le groupe 2. Le dépistage systématique des AIC dans la PKRAD est apparu coût-efficace, en apportant un gain de 0,68 années de vies ajustées à la qualité de vie (QALY) en comparaison au dépistage ciblé.
Ainsi, le taux de rupture d’AIC est élevé chez les patients PKRAD, malgré une stratégie de dépistage ciblé, et ces ruptures surviennent en majorité chez les patients sans risque familial identifié. L’analyse coût-efficacité suggère que le dépistage des AIC par ARM cérébrale pourrait être proposé à tous les patients PKRAD.
Courbe d’acceptabilité du rapport coût-efficacité.