Les jeunes néphrologues publient #SFNDT2018: Raréfaction Microvasculaire et Dysfonction Rénale chez les Transplantés Rénaux avec Retard de reprise de Fonction
Le CJN s’attache à mettre en avant les travaux scientifiques de ses membres et de la jeune génération néphrologique. Durant la #SFNDT2018 les internes sont à l’honneur. Nous relayons ici le poster publié par Alice Doreille, interne de Néphrologie à Paris, et l’équipe du Dr Cardinal (Montréal). Félicitation à eux pour ce beau travail!
Raréfaction Microvasculaire et Dysfonction Rénale chez les Transplantés Rénaux avec Retard de reprise de Fonction
Introduction
L’insuffisance rénale aiguë en post-greffe immédiat, ou retard de reprise de fonction (RRF), est associée avec une diminution de la survie du greffon. Les mécanismes physiopathologiques sous-tendant cette association ne sont pas clairement établis. Des études animales pointent la raréfaction microvasculaire comme un facteur clé de la transition entre insuffisance rénale aiguë et chronique. Ainsi, notre objectif initial était de déterminer si le RRF est associé à une augmentation de la perte de capillaires péritubulaires (CPT). Nous avons également déterminé l’impact de la perte de CPT sur la fonction rénale à long terme, ainsi que les prédicteurs de la perte de CPT chez les patients avec RRF.
Méthodes
Nous avons comparé la densité en CPT sur les biopsies pré et post-implantatoires chez les patients avec et sans RRF, transplantés entre 2008 et 2016 au CHU de Montréal. La densité en CPT était évaluée par une immunohistochimie anti-CD34 et exprimée en pourcentage de surface corticale occupée par les CPT.
Résultats
Nous avons inclus 220 patients dans l’étude. Chez les patients avec RRF, la perte de CPT était plus importante que chez ceux avec reprise de fonction immédiate (-2.73%, p<0.0001). Cette perte de CPT est associée avec une moins bonne fonction rénale jusqu’à 3 ans post-greffe chez l’ensemble des patients (ρ=0.37, p<0.0001). Chez les patients avec RRF, la prise de statines par le receveur (-0.94%, p<0.05) et les reins de donneurs décédés par arrêt cardiaque (versus décédés par mort encéphalique) (-1.76%, p<0.05) ont un effet protecteur contre la perte de CPT. A l’inverse, l’hypertension chez le donneur est associée avec une augmentation de la perte de CPT (+1.23%, p<0.05).
Conclusion
L’effet péjoratif du RRF sur la fonction rénale à long terme est, au moins en partie, expliqué par une perte de CPT. La perte de CPT représente un potentiel marqueur pronostique et une cible thérapeutique au cours des RRF.
Vous pourrez retrouver cette communication dans l’espace poster dès mercredi sous la référence PT10M