Les jeunes néphrologues publient #SFNDT2018: Utilisation d’une nouvelle triacétate de cellulose en HDF post-dilution comme alternative dans les allergies aux polysulfones
Le CJN s’attache à mettre en avant les travaux scientifiques de ses membres et de la jeune génération néphrologique. Nous relayons ici le poster publié en tant que communication affichée à la #SFNDT2018 par Thibault Dolley Hitze, Néphrologue à Saint Malo, et son équipe. Félicitation à eux pour ce beau travail!
Utilisation d’une nouvelle triacétate de cellulose en HDF post-dilution comme alternative dans les allergies aux polysulfones
Introduction
Une recrudescence des réactions allergiques aux dialyseurs dérivés des polysulfones lors de séances d’HémoDiaFiltration en ligne POST-dilution (HDF-POST) est observée depuis quelques années, obligeant souvent au recours à des membranes de nature différente (PMMA, AN69) ayant des performances d’épuration moindre même en HDF-POST. Récemment, un nouveau dialyseur à base de tri-acétate de cellulose (CTA) a été commercialisé et pourrait être utilisé en HDF-POST. Ce travail a pour but d’analyser la sécurité d’emploi et les qualités d’épuration de la nouvelle CTA.
Matériels et méthodes:
Dans une première partie pilote en cross-over, la biocompatibilité de la CTA a été comparée à celle du Polypropylène en HDF-POST (dosages sanguins à T0, T15minutes et T240minutes de la NFS, CRP, C3a et C5a) et l’épuration de la CTA comparée à celle du Polypropylène et de l’Amembris en HDF-POST et à une PMMA en hémodialyse (Kt/V Daugirdas2 et à l’équilibre, Taux de réduction (TR) : phosphore, β2-microglobuline, myoglobine, orosomucoïde et perte d’albumine). Ensuite, ont été analysées de manière rétrospective et multicentrique sur une période d’un an (du 01/03/2017 au 28/02/2018) les indications d’utilisation, la tolérance au long cours et les données d’épuration de la CTA en comparaison des polysulfones et/ou de la PMMA utilisées avant la CTA.
Résultats
Pour l’étude de biocompatibilité, les prélèvements sanguins séquentiels réalisés chez 5 patients ont mis en évidence une évolution identique des paramètres biologiques pour la CTA et le polypropylène. Les performances d’épuration ont été testées avec 6 patients: absence de différence significative concernant l’épuration de l’urée et du phosphore, PMMA moins performante pour la β2-microglobuline et la myoglobine, pas de différence pour l’orosomucoïde, pertes d’albumine < 1 gramme par séance.
L’analyse rétrospective a porté sur 29 patients exposés à la CTA. Pour 20 patients (69%) l’indication était une réaction anaphylactique et pour 9 (31%) un prurit persistant. La durée moyenne d’exposition à la CTA était de 5,3 mois (+/- 3,2 mois). Sauf dans un cas douteux, aucune réaction anaphylactique n’a récidivé et le prurit a été amélioré pour 7 des 9 patients. La CTA a atteint des volumes convectifs (24,6L +/- 0,56L) équivalents aux polysulfones (23,8L +/- 0,92L) et des Kt en ligne (53,1 +/- 1,49) supérieurs à la PMMA (48,6L +/- 2,42) et aux polysulfones (50,2 +/- 2,1). Aucune différence n’a été observée concernant les Kt/V biologiques.
Conclusion
La nouvelle CTA est une alternative sûre et efficace qui permet de continuer le traitement par HDF-POST pour des patients allergiques aux polysulfones.