BJN #249 – : Un thiazidique contre les lithiases : étude NOSTONE
Bonjour!
Une nouveau résumé d’article est disponible. Merci à Marion Delafosse, de Paris, membre du conseil scientifique du CJN pour ce résumé.
Il s’agit de l’article Hydrochlorothiazide and Prevention of Kidney-Stone Recurrence, publié par Nasser Dhayat et al. dans le NEJM en Mars 2023.
Introduction
Les lithiases rénales sont une pathologie fréquente, puisque plus de 10% de la population mondiale est concernée au moins une fois dans sa vie, avec un impact socio-économique non négligeable.
Ces lithiases sont le plus souvent calcium-dépendantes. Les diurétiques thiazidiques étant hypocalciuriants, ils sont fréquemment employés pour la prévention de la récidive, mais avec des données limitées dans des essais randomisés.
Patients/matériels et méthodes
Etude prospective multicentrique réalisée en Suisse, avec des patients ayant présenté au moins 2 épisodes de colique néphrétique (CN) en 10 ans, calcium-dépendants (calcul avec >50% d’oxalate ou de phosphate de calcium).
Les patients ont ensuite été randomisés en 4 bras équivalents pour recevoir soit un placebo, soit de l’hydrochlorothiazique (HCTZ) à 12.5 ; 25 ou 50mg pendant au moins 2 ans, en plus des règles hygiéno-diététiques.
Le critère de jugement principal était un critère composite de récidive clinique (émission d’un calcul ou nécessité d’une prise en charge chirurgicale) ou radiologique (apparition d’une lithiase de novo ou majoration de taille d’une lithiase connue au scanner).
Résultats
416 patients ont été inclus et suivis pendant une durée médiane de 2.9ans. L’âge médian à l’inclusion était de 49ans, avec 20% de femmes et 99% de patients caucasiens.
La récidive a été notée respectivement chez 59% des patients du groupe placebo et 59 ; 56 et 49% des patients sous HCTZ 12.5 ; 25 ou 50mg ; sans relation entre le risque de récurrence et la dose d’HCTZ (p = 0.66).
Les analyses urinaires retrouvaient une calciurie plus faible chez les patients sous HCTZ que chez les patients sous placebo, mais sans différence concernant le taux de sursaturation de l’oxalate ou du phosphate de calcium urinaire.
L’hypokaliémie, la goutte et le diabète de novo étaient par contre plus fréquents chez les patients traités.
Conclusion
Chez les patients ayant des lithiases calcium-dépendants, l’hydrochlorothiazide ne permet pas de réduire significativement la récidive lithiasique.
Les plus du papier
Etude prospective multicentrique randomisée
Analyse de la nature du calcul pour l’inclusion permettant d’avoir une population à peu près uniforme
Suivi fréquent (entretien téléphonique/3mois) limitant le risque d’oubli de notification des récidives
Critère radiologique très sensible
Les critiques
Population majoritairement masculine et quasi exclusivement caucasienne, limitant son interprétation dans d’autres populations
Durée de suivi possiblement un peu courte pour des processus lithogènes
4 bras donc possible perte de puissance
Taux de non observance (>20% des comprimés non pris) élevé (environ 25%), mais sans différence entre les bras.