BJN #25 : La Transplantation 2.0
Alloantibody Responses After Renal Transplant Failure Can Be Better Predicted by Donor-Recipient HLA Amino Acid Sequence and Physicochemical Disparities Than Conventional HLA Matching
#cjneph
De nos jours, notre système d’allocation des greffons rénaux vise à minimiser les incompatibilités HLA pour améliorer le pronostic des organes transplantés. Pour cela il prend en compte la compatibilité HLA pour les locus A, B, DRB1 et plus récemment DQB1 à un niveau serologique. Des articles récents mettent en évidence l’intérêt d’évaluer l’immunogénicité du système HLA à un niveau allèlique de précision supérieur, rendu possible grâce à l’amélioration de la résolution des typages HLA avec l’avènement de la biologie moléculaire.
Cette étude de cohorte rétrospective s’est intéressée à la survenue d’anticorps anti-HLA selon l’immunogénicité des allo-antigènes HLA. Pour cela, ils ont étudié la compatiblité HLA sous deux aspects. Premièrement la compatibilité épitopique, à l’aide du calcul d’un score de mismatch d’eplet (EpMS) ; un eplet étant défini comme un épitope fonctionnel constitué de résidus d’acides aminés polymorphes, exprimé à la surface des molécules HLA, et capable d’induire une réponse anticorps. Deuxièmement, la compatibilité en terme physico-chimique qu’ils ont défini par un score de mismatch d’acides aminés (AMS) et un score de mismatch « electrostatique » (EMS) prenant en compte les propriétés ioniques au niveau du site de liaison antigène HLA et anticorps.
Les 131 patients inclus étaient retournés sur liste d’attente après avoir reçu une première transplantation rénale entre 1995 et 2010. L’analyse des 67,9% des patients s’étant immunisés retrouvait une association indépendante entre le développement d’anticorps anti-HLA A, B et DQ et, les scores AMS, EMS et EpMS ; après ajustement sur le temps d’attente sur liste de greffe, le maintien d’une immunosuppression et les mismatch HLA conventionnels.
Concernant la survenue de DSA, le score « electrostatique » EMS était indépendamment associé au développement d’anticorps anti-HLA-A et B, et les trois scores étaient associés à l’apparition de DSA de classe II sans différence sur leur pouvoir prédictif.
Malgré l’effectif restreint de patients et une analyse limitée aux greffons non fonctionnels, cet article s’intéresse à une nouvelle dimension de la compréhension de l’immunogénicité du système HLA qui semble particulièrement attrayante pour le futur.