BJN : La Biblio des Jeunes Néphrologues #20
Le Club des Jeunes Néphrologues vous propose, chaque semaine, un article ancien ou récent à lire et faire lire. N’hésitez pas à nous faire également partager vos lectures.
On sait que la fertilité des femmes transplantées rénales est 10 fois supérieure à celle des femmes en hémodialyse, cependant les résultats de ces grossesses restent moins bons que dans la population générale à faible risque. Afin d’aider l’interprétation de la persistance de mauvais résultats materno-fœtaux chez les patientes transplantées, cette étude rétrospective multicentrique italienne s’attache à comparer les complications de grossesses viables chez des patientes transplantées rénales avant 2000, à celles de femmes transplantées après 2000. Ces données sont également comparées à un groupe contrôle « grossesses à bas risque ».
189 grossesses ont donc été étudiées (68 avant 2000 et 121 après).
L’âge de début de grossesse était plus jeune avant 2000.
L’immunosuppression comprend de l’AZATHIOPRINE, de la CYCLOSPORINE et des stéroïdes avant 2000. Le TACROLIMUS prend la place de la CYCLOSPORINE après 2000.
La fonction rénale est identique dans les 2 périodes (environ 50% sont CKD2). 18% des femmes vont voir leur fonction rénale se dégrader avec un passage vers un stade CKD plus élevé.
On assiste à une augmentation de la prématurité précoce depuis les années 2000 (13,4 versus 27,1, p = 0,049). Par contre, on observe moins de RCIU < 5ème percentile (22,2 versus 9,6% p=0,036).
(SGA = small for gestational age)
La comparaison au groupe à bas risque confirme les moins bons résultats chez les femmes transplantées :
- plus de prématurité (22,2% versus 0,9% p<0,001 à 34 semaines)
- plus de RCIU <5ème percentile (14 versus 4,5% p<0,001).
L’analyse multivariée montre qu’un stade de maladie rénale chronique > 1 augmente le risque de prématurité avant 34 semaines (OR = 3,2), de la même façon que chez les patientes IRC.
On peut donc tempérer le discours auprès de nos patientes transplantées rénales :
- on assiste à une augmentation du risque de prématurité depuis les années 2000, mais ceci semble être lié à l’amélioration de la prise en charge obstétricale et permet une diminution du risque de RCIU.
- le risque de perte de greffon dans les suites d’une grossesse n’est pas majeur à 1 an de l’accouchement (18% présentent une dégradation avec changement de stade CKD).
#cjneph