BJN#208 – One apple a day, keep the nephrologist away !
Cette BJN est rédigée en rapport avec la référence bibliographique suivante :
Okada R, Tsushita K, Wakai K, Kato K, Wada T, Shinohara Y. Healthy lifestyle reduces incidence of trace/positive proteinuria and rapid kidney function decline after 2 years: from the Japan Ningen Dock study. Nephrol Dial Transplant. 2021 May 27;36(6):1039-1048.
Lien vers l’article : Healthy lifestyle reduces incidence of trace/positive proteinuria and rapid kidney function decline after 2 years: from the Japan Ningen Dock study
Merci à Maïté Meunier, Néphrologue à Toulon, membre du Comité Scientifique du CJN, pour cette synthèse bibliographique. Vous aussi, n’hésitez pas à nous envoyer vos lectures !
Introduction
Les avantages d’un mode de vie sain sur le risque de maladie rénale sont mal quantifiés, en particulier l’effet sur la protéinurie ou le DFG. Le but de cette étude japonaise est d’étudier l’effet du mode de vie sain sur des critères rénaux.
Patients/matériels et méthodes
Étude observationnelle d’une cohorte de 451 534 personnes (277 494 hommes et 174 040 femmes) âgés de 20 à 79 ans avec une protéinurie négative. 3 Facteurs d’un mode de vie sain (FMDV) ont été évalués : absence de tabagisme, habitudes alimentaires saines (éviter de dîner tard, de grignoter et de sauter le petit déjeuner) un poids adéquat BMI < 25. L’incidence d’une protéinurie (trace ou positive) à la bandelette urinaire et le déclin du eDFG de 20% sur 2 ans a été comparé au nombre de facteurs d’un mode de vie sain.
Résultats
L’âge moyen était de 51,7 ans et 40% des sujets étaient des femmes.
A cours du suivi de deux ans, 38 079 cas (8,4 %) de trace protéinurie, 5 257 cas (1,2 %) de protéinurie positive et 8 078cas (1,8 %) de baisse du DFGe de 20 % sont survenus.
L’incidence de la protéinurie à l’état de traces/positive et du déclin rapide du DFGe était plus faible chez les sujets ayant un plus grand nombre de FMDV sain (OR pour la protéinurie à l’état de traces : 0,91, 0,82 et 0,72 ;OR pour la protéinurie positive : 0,76, 0,56 et 0,46 ; OR pour le déclin du DFGe de 20% : 0,93, 0,90 et 0,81 pour les sujets présentant une, deux et trois FMDV sain, respectivement) par rapport à ceux ne présentant aucune des trois FMDV sain (« mode de vie malsain ») après ajustement complet incluant des facteurs métaboliques tels que la PA, l’HbA1c et les TG.
Lorsque des analyses stratifiées, la réduction du risque a été observée de manière similaire chez les hommes et les femmes, dans tous les groupes d’âge et dans toutes les catégories de DFGe.
Les sujets ayant un mode de vie sain présentaient une incidence de protéinurie à l’état de trace, de protéinurie positive et de déclin du DFGe de 20 % inférieure de 28, 54 et 19 %, respectivement, après 2 ans de suivi par rapport aux sujets ayant un mode de vie malsain, indépendamment du DFGe de départ.
Conclusion
Les sujets ayant un mode de vie sain présentaient une incidence plus faible de protéinurie à l’état de traces/positive par test à la bandelette et un déclin rapide du DFGe sur 2 ans dans une population générale nationale japonaise.
Les plus du papier
- Taille de la cohorte, population générale nationale japonaise.
- Étude de l’impact combiné des FMDV plutôt que leur impact individuel sur la protéinurie et le déclin rapide du DFGe.
Les critiques
- Étude japonaise
- Les sujets ayant un mode de vie sain présentaient une meilleure santé globale.
- Nature observationnelle de l’étude et l’absence de certains facteurs de confusion potentiels majeurs, tels que les facteurs sociaux et environnementaux.
- La protéinurie n’a pas été ajustée en fonction de la concentration urinaire de créatinine