BJN#259_Un peu d’îlots après la greffe, ça fait du bien !
Merci à Betoul Schvartz, néphrologue à Reims, pour ce résumé d’article!
Ce résumé est en lien avec l’article suivant: Islet-after-kidney transplantation versus kidney alone in kidney transplant recipients with type 1 diabetes (KAIAK): a population-based target trial emulation in France, publié par l’équipe lilloise (Dr Mehdi Maanaoui) dans le Lancet Diabetes & Endocrinology. Bravo à eux!
Introduction
La greffe d’îlots pancréatiques chez les patients diabétiques de type I apporte un meilleur contrôle glycémique que le traitement par insuline. Mais aucune étude a étudié le bénéfice sur la survie.
Cette étude a pour objectif d’évaluer rétrospectivement la survie du greffon rénal non censuré au décès.
Patients/matériels et méthodes
Cette étude rétrospective a screené via les données de CRISTAL tous les patients diabétiques de type 1 qui ont reçu une greffe rénale entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2017.
Ont été exclus les patients : dont les centres n’avaient aucun receveur d’îlots pancréatiques, ayant reçu plus de 2 transplantations rénales, > 65 ans, avec une greffe HLA incompatible, avec un donneur en arrêt circulatoire, atteints de VIH, VHB ou VHC, avec un cancer, ou avec une greffe combinée foie-rein.
Les patients ayant reçu des îlots après transplantation rénale (IAT) ont été matché 1 :2 à des patients ayant reçu une transplantation rénale seule (TR) grâce à un score de propension dépendant du temps
Les critères d’appairage étaient, pour les le risque de décès : l’âge, durée en dialyse, HbA1c, créatinine, antécédent cardio vasculaire, BMI et année de transplantation.
Pour le risque de retour en dialyse, les critères étaient : le type et l’âge du donneur, l’ischémie froide, l’âge du receveur, le temps passé en dialyse, le BMI et l’année de transplantation.
Le critère de jugement primaire était la survie du greffon non censurée au décès (décès, retransplantation ou retour en dialyse).
Les critères de jugement secondaire étaient la survie du greffon censurée au décès (retransplantation ou retour en dialyse) et la survie du patient.
Résultats
40 patients IAT ont été matché à 80 patients TR.13 (33%) des 40 patients IAT sont retournés en dialyse ou sont décédés vs 36 (45%) des 80 patients TR.
La survie greffon et patient était de 98.0% à 5 ans (95% CI 94.7–100) et 82.9% à 10 ans (66.6–99.2), versus 88.6% à 5 ans (80.6–96.6), et 72.7% à 10 ans (57.4–88.0).
L’espérance de vie avec un greffon fonctionnel était de 13.2 ans (95% CI 12.1–14.0) chez les patients IAT, contre 11.5 ans chez les patients TR (10.2–12.5).
Concernant les critères de jugement secondaires, la survie patients chez les IAT était de 93.1% à 5 ans (95% CI 85.1–100) et de 90.7% à 10 ans (80.5–100), versus 89.8% à 5 ans (82.3–97.3) et 73.0% à 10 ans (57.4–88.5) pour les TR.
La survie greffon censurée au décès était de 98.0% à 5 ans (95% CI 94.7–100) et 85.5% à 10 ans (70.7–100) chez les patients IAT versus 89.8% à 5 ans (82.3–97.3), et 81.6% à 10 ans (70.2–93.1).
Conclusion
La greffe d’ilots pancréatiques après transplantation rénale est associée à une meilleure survie greffon et patient comparée à la greffe rénale seule, chez les patients diabétiques de type I éligibles.
Les plus du papier
1ère étude récente qui compare la différence de survie greffon et patient entre TR et IAT.
Etude comparative contrairement aux autres études qui sont descriptives.
Etude nationale.
Les critiques
Etude avec score de propension qui est quand même moins fiable que les études en vie réelle et qui mérite d’être confirmée en vie réelle.
La greffe d’îlots était soumise à un protocole à l’époque patients probablement mieux suivis que maintenant que c’est en soin courant.
A l’ère de la boucle fermée, il faudrait refaire une étude comparative greffe d’îlots vs boucle fermée.
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