BJN#266 – C’est le printemps de l’IgA !
Merci à Marion Delafosse, néphrologue à Paris, pour cette BJN.
Cette dernière est en rapport avec cet article: Atrasentan in Patients with IgA Nephropathy, publié dans le NEJM en 2025.
Introduction
La néphropathie à IgA (IgAN) est la glomérulopathie primitive la plus fréquente à travers le monde, avec un risque important d’évolution vers l’insuffisance rénale chronique terminale. Alors que le traitement s’est longtemps basé sur les règles hygiéno diététiques et les bloqueurs du système rénine-angiotensine (BSRA), la recherche s’active pour proposer des traitements plus spécifiques dans cette pathologie (une trentaine d’essais randomisés en cours !). Bref, il commence à faire beau et les idées bourgeonnent dans l’IgAN #poesie #viveleprintemps
Nous vous présentons donc ici les résultats intermédiaires de l’étude ALIGN, concernant l’évaluation d’un antagoniste sélectif des récepteurs de l’endothéline, l’atrasentan.
Patients/matériels et méthodes
Cette étude multicentrique incluait des adultes avec une IgAN prouvée à la biopsie rénale, une protéinurie > 1g/jour (malgré la dose maximale tolérée de BSRA) et un débit de filtration glomérulaire (DFG) > 30mL/min/1.73m2. Les patients étaient randomisés en 1:1 pour recevoir l’atrasentan (0.75mg/j) ou un placebo pendant 132 semaines.
Le critère de jugement principal pour cette analyse intermédiaire était l’évolution de la protéinurie à 36 semaines.
Résultats
340 patients ont été inclus et les 270 premiers ont été pris en compte pour cette analyse intermédiaire. L’âge moyen était de 44.9ans avec 41.1% de femmes. Le DFG moyen était de 58.9mL/min/1.73m2 et le débit de protéinurie de 1.4g/g.
La diminution de la protéinurie était de 38.1% dans le groupe sparsentan et de 3.1% dans le groupe placebo soit une différence de 36.1% entre les deux groupes (IC [-44.6 ; -26.4] p <0.001). La diminution de la protéinurie était du même ordre chez les patients qui avaient également un inhibiteur de SGLT2 de base (sous-groupe distinct de 29 patients).
La fréquence des effets secondaires était la même dans les deux groupes. Il y avait plus de signes de surcharge dans le groupe sparsentan (11.2 versus 8.2%) mais sans que cela ne conduise à des arrêts de traitements. Aucun cas de décompensation cardiaque n’a été relevé.
Conclusion
Le sparsentan apparait comme une piste intéressante pour traiter les IgAN protéinuriques
Les plus du papier
Essai randomisé multicentrique
Patients déjà sous traitement optimal (98.5% des patients étaient sous BSRA)
Les critiques
Il s’agit d’une étude sur un critère intermédiaire (la baisse de la protéinurie). On attend avec impatience les résultats définitifs sur l’évolution du DFG à 132 semaines.
Population afro américaine sous représentée
Pas de données histologiques (classification d’Oxford)
Nombreuses pistes pour le traitement des IgAN (budésonide, anti APRIL, bloqueurs du complément, antagonistes du récepteur de l’endothéline), mais