Le CJN publie : revue sur le bicarbonate
Dans la droite ligne du travail mené via l’étude AlcaLUN, le CJN vient de publier une revue sur la physiologie du bicarbonate et son implication en pratique clinique.
Abstract :
La régulation de l’état acide-base dans l’organisme est un élément essentiel pour le maintien de l’homéostasie. Le couple acide carbonique/bicarbonate (H2 CO3 /HCO3 −) est le principal tampon pour maintenir un pH dans les valeurs physiologiques. La capacité à (re)générer ce tampon est donc essentielle et passe par une physiologie complexe intéressant à la fois le tubule rénal et le tube digestif. La première partie de cette revue s’intéresse donc aux cycles rénal et digestif du bicarbonate en situation physiologique. Dans différentes circonstances pathologiques, cet équilibre peut être mis en défaut et le recours à un soutien nutritionnel et/ou médicamenteux peut s’avérer nécessaire. La deuxième partie de cette revue se veut un état des lieux des connaissances et une synthèse des données de la littérature à une heure où les traitements alcalinisants sont largement prescrits. En effet, l’alcalinisation, qu’elle soit orale ou intraveineuse, sous la forme d’eaux bicarbonatées, de préparations magistrales ou de traitements médicamenteux, est utilisée dans des situations variées malgré (parfois) un faible niveau de preuve. Une alcalinisation est couramment prescrite en prévention primaire de la néphropathie des produits de contraste iodés, pour traiter l’acidose métabolique de l’insuffisance rénale chronique ou certaines lithiases rénales pour lesquelles l’obtention d’une urine alcaline est nécessaire. La néphropathie à cylindres myélomateux, la rhabdomyolyse et le syndrome de lyse tumorale font facilement prescrire des agents alcalinisants, même si ces habitudes de prescription reposent souvent uniquement sur des données physiopathologiques sans bénéfice clairement démontré. Enfin, le bicarbonate garde une place essentielle dans la composition du dialysat.