Les jeunes néphrologues publient #SFNDT2018: Pronostic des syndromes néphrotiques idiopathiques du sujet âgé
Le CJN s’attache à mettre en avant les travaux scientifiques de ses membres et de la jeune génération néphrologique. Durant la #SFNDT2018 les internes sont à l’honneur. Nous relayons ici le poster publié par Elise Colliou, interne de Néphrologie à Toulouse, et son équipe. Félicitation à eux pour ce beau travail!
Le poster sera commenté par son auteur jeudi à 10h53 à l’espace poster du congrès. Venez lui poser des questions sur son travail!
Pronostic des syndromes néphrotiques idiopathiques du sujet âgé Etude rétrospective multicentrique
Introduction
Le diagnostic et la prise en charge du syndrome néphrotique primitif (SNI ; LGM/HSF) de l’enfant et de l’adulte jeune sont bien codifiés. L’application du même protocole thérapeutique chez le patient âgé pourrait s’accompagner d’une moins bonne réponse au traitement et d’un surcroit de complications métaboliques, cardiovasculaires et rénales.
Méthodes
Etude rétrospective multicentrique (11 centres) ayant inclus des patients avec un SNI de début tardif (≥ 60 ans).
Résultats
Parmi les 124 patients inclus (61% d’homme ; âge médian : 69 ans [64 ; 72]), 87 présentaient un aspect histologique de LGM (70%) et 37 un aspect d’HSF (30%). Le DFG estimé au diagnostic était de 50 mL/min/1.73 m². Il coexistait une hématurie microscopique chez 88 patients (46%) et une HTA chez 55 patients (73%). Le traitement de 1ère ligne était : une corticothérapie orale aux doses usuelles (n=119 ; 88%), associée à du MMF ou des anticalcineurines chez 7 et 2 patients, respectivement ; une anticalcineurine (n=3 ; 2,5%) ou du rituximab en monothérapie (n=1, 0.8%) ; des immunoadsorptions (n=1, 0.8%). Une réponse a été observée chez 99 patients (81% ; complète (RC) n=79 (65%), partielle n=20 (16%)). Le délai médian de réponse était de 60 jours [30-120]. Parmi les 99 répondeurs, 47 (47%) ont présenté une rechute du syndrome glomérulaire après un délai médian de 11 mois [6-24], majoritairement sous la forme d’un syndrome néphrotique (60%) (nombre moyen de rechute : 1.07 par patient). Un traitement d’épargne cortisonique a été proposé dès la 1ère rechute chez 23 patients (48,9%). Au cours du suivi (médiane 30 mois [10.6–59.6]), 25 patients ont bénéficié d’un traitement par rituximab dont 16 ont été mis en RC. Les principales complications étaient des infections nécessitant une hospitalisation (22%), l’apparition ou l’aggravation d’un diabète (26%) et l’apparition d’un cancer (14% ; délai médian 32 mois). A la fin du suivi, 66,4% des patients étaient vivants et en RC (DFGe médian 62,5 µmol/L/1,73m² [40-79]), six patients (4,8%) étaient en dialyse chronique, et huit patients étaient décédés (7,3%).
Conclusion
Comparativement aux formes pédiatriques, l’obtention d’une RC est moins fréquente chez les patients débutant un SNI après 60 ans. Les complications infectieuses et cardiovasculaires sont fréquentes, et la mortalité non négligeable, suggérant qu’une épargne cortisonique pourrait permettre d’améliorer le pronostic de ces patients. La place du rituximab (seul ou en association à une corticothérapie de courte durée) à visée d’épargne cortisonique doit être particulièrement précisée dans cette population fragile.