Les jeunes Néphrologues publient #10 : Outcome of autosomal dominant polycystic kidney disease patients on peritoneal dialysis: a national retrospective study based on two French registries (the French Language Peritoneal Dialysis Registry and the French Renal Epidemiology and Information Network).
Le CJN s’attache à mettre en avant les travaux scientifiques de ses membres et de la jeune génération néphrologique. Nous relayons ici l’article de Mickael SIGOGNE et son équipe (Reims), dans Nephrology Dialysis Transplantation. Félicitation à eux pour ce beau travail!
Outcome of autosomal dominant polycystic kidney disease patients on peritoneal dialysis: a national retrospective study based on two French registries (the French Language Peritoneal Dialysis Registry and the French Renal Epidemiology and Information Network).
Sigogne M1, Kanagaratnam L2, Dupont V1, Couchoud C3, Verger C4, Maheut H1, Hazzan M5, Halimi JM6, Barbe C2, Canivet E1, Petrache A1, Dramé M2, Rieu P1,7, Touré F1,7.
1 Division of Nephrology, University Hospital of Reims, Reims, France.
2 Clinical Investigation Center, University Hospital of Reims, Reims, France.
3 REIN: the French Renal Epidemiology and Information Network Registry (Agence de la biomedecine Paris).
4 RDPLF: the French Language Peritoneal Dialysis Registry, Pontoise, France.
5 Division of Nephrology-University Hospital of Lille and UMR 995, Lille, France.
6 Division of Nephrology and Immunology University Hospital of Tours, Tours, France.
7 Laboratory of Nephrology, UMR CNRS URCA 7369 (Matrice Extracellulaire et Dynamique Cellulaire, MEDyC)
https://academic.oup.com/ndt/advance-article/doi/10.1093/ndt/gfx364/4816246
Contexte :
La polykystose rénale autosomique dominante est la première cause génétique d’insuffisance rénale terminale (6-10% des patients). Elle entraine la formation de kystes rénaux et hépatiques détruisant le parenchyme rénal sain et réduisant l’espace intra péritonéal. Une fréquence plus accrue de diverticulose et d’hernie abdominale y est rencontrée. De nombreux néphrologues restent réticents à initier la dialyse péritonéale chez ces patients. L’objectif de notre étude est de vérifier la faisabilité de la dialyse péritonéale chez le patient polykystique.
Méthode :
Nous avons utilisé les 2 registres français REIN et RDPLF. Inclusion de tous les patients démarrant une technique de suppléance rénale autre que la transplantation entre 2000 et 2010.
Avec le registre REIN, nous avons comparé les caractéristiques cliniques initiales et la survie des patients polykystiques en fonction de l’utilisation de la dialyse péritonéale (n=638) ou de l’hémodialyse (n= 4653).
Avec le registre RDPLF, nous nous sommes concentré sur la durée de la dialyse péritonéale entre des patients polykystiques (n=797) et ceux avec d’autres néphropathies (n=12059).
Resultats:
Durant la période étudiée, 5291 patients polykystiques et 12059 avec d’autres néphropathie ont été inclus.
Dans le registre REIN, 10,91% seulement des patients polykystiques étaient en dialyse péritonéale vs 11,2% pour les autres patients. En les comparant avec ceux en hémodialyse, les patients polykystiques en dialyse péritonéale avaient une albuminémie supérieure (38.8 ± 5.3 versus 36.8 ± 5.7 g/dL, P < 0.0001) et moins souvent diabétique (5.31 versus 7.71%, P < 0.03). L’utilisation de la dialyse péritonéale étaient associée à une probabilité de transplantation plus importante. La mortalité n’est pas différente entre l’hémodialyse et la dialyse péritonéale.
Le registre RDPLF constate de moindres comorbidités chez les patients polykystiques versus les autres néphropathies avec une meilleure survie. La polykystose rénale n’a pas été retrouvée associée à une majoration des échecs techniques ou de péritonites.
Conclusions
La dialyse péritonéale est actuellement proposée à des patients polykystiques sélectionnés. La dialyse péritonéale n’a pas d’impact négatif sur la survie des patients polykystiques. La survie de la technique n’est pas diminuée chez les patients polykystiques.
La dialyse péritonéale semble donc être une technique de suppléance utilisable en cas de polykystose.
La survie globale des patients ADPKD selon la modalité de dialyse. L’analyse des données du registre REIN.