Les jeunes néphrologues publient : Masse Musculaire des futurs greffés
Le CJN s’attache à mettre en avant les travaux scientifiques de ses membres et de la jeune génération néphrologique. Nous relayons ici l’article écrit par les Dr Pierre-Guillaume DELIEGE et Antoine BRACONNIER (Reims) et son équipe. Félicitation à eux pour ce beau travail!
Skeletal Muscle Index as a Prognostic Marker for Kidney Transplantation in Older Patients
La masse musculaire évaluée par TDM comme marqueur pronostique de la transplantation rénale chez les patients âgés de plus de 60 ans : une nouvelle approche pour mieux sélectionner les futurs candidats
Pierre-Guillaume Deliège, Antoine Braconnier, Floriane Chaix, Yohann Renard, Andreaa Petrache, Charlotte Guyot-Colosio, Isabelle Kazes, Laetitia Mokri, Coralie Barbe, Philippe Rieu,
J Ren Nutr. 2020 Oct 30;S1051-2276(20)30229-6.doi: 10.1053/j.jrn.2020.08.014
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33139208/
Introduction : Une faible masse musculaire est un facteur de risque important de morbi-mortalité après transplantation hépatique. Le but de cette étude est d’évaluer l’impact pronostique de la masse musculaire évalué par tomodensitométrie (TDM) sur la durée d’hospitalisation et les complications post-opératoires après transplantation rénale chez les personnes âgées de plus de 60 ans.
Méthodes : 122 patients âgés de 60 ans ou plus au moment de la transplantation rénale ont été inclus dans cette étude rétrospective. L’indice de masse musculaire squelettique (SMI) a été calculé à partir de la surface musculaire totale (cm²) au niveau d’une coupe axiale de scanner passant par la vertèbre L3, et indexé à la taille (m²). Le critère de jugement principal était la durée d’hospitalisation post-opératoire immédiate. Les critères de jugement secondaires étaient la durée cumulée d’hospitalisation dans l’année post-transplantation rénale, les complications pariétales (retard de cicatrisation, éventration) et un critère combiné perte de greffon ou décès au cours de la première année post-transplantation rénale.
Résultats : Chez les hommes, un indice de masse musculaire inférieur à 42 cm²/m² est associé à une durée prolongée d’hospitalisation post-transplantation rénale immédiate (β = 17,03 ± 4,3 ; p= 0,0002), une durée cumulée d’hospitalisation plus longue durant la première année suivant la transplantation rénale (β = 34.3 ± 10,7 ; p = 0,002) et constitue un facteur de risque de complications pariétales et du critère combiné perte du greffon ou décès au cours de la première année suivant la transplantation rénale (respectivement OR = 12,1 [1,9-77,0]; p = 0,008 et OR = 3,4 [3,0-399,5]; p = 0,004). Chez les femmes, l’indice de masse musculaire squelettique n’est pas associé à l’ensemble des paramètres d’intérêt.
Conclusion : L’indice de masse musculaire squelettique est un marqueur indépendant de la morbi-mortalité après transplantation rénale chez les hommes âgés de plus de 60 ans. Cet outil simple d’utilisation pourrait aider les néphrologues à mieux sélectionner les candidats âgés pour une transplantation rénale.